Une étude montre que les femmes lituaniennes estiment que les campagnes sur les violences conjugales sont "nécessaires"
Trois campagnes sociales ont été lancées en 2019 dans le cadre du projet "Stop aux violences faites aux femmes : de la sensibilisation au refus de jeter le blâme sur les victimes (victim blaming) : "De femmes à femmes, "Soutenez-les" et "C'est aussi de la violence". Une plateforme en ligne pour les femmes victimes de violence permettant aux utilisatrices de rentrer en contact et de se consulter, a aussi été mise en place. Des enquêtes d'opinion publique ont aussi été menées en 2017 et en 2019. Le projet a également vu la création de matériel éducatifs en ligne pour les professionnels et le grand public, ces derniers visant à offrir un regard approfondi sur les violences faites aux femmes perpétrées par leurs partenaires.
Selon une récente étude, les femmes lituaniennes pensent que ces campagnes sociales sur les violences domestiques étaient nécessaires. Leur "niveau d'importance" est de 8/10.
"Nous sommes honnêtement heureuses d'avoir eu l'opportunité de contribuer à ce projet riche de sens. Notre étude sur les expériences des femmes victimes de violences, les discussions avec les communautés dans 10 régions du pays aux côtés des auteurs de la BD "Birutė Bebaimė" (visant à la prévention des violences), ainsi que la mise en place d'un cours en ligne et de campagnes sociales, je crois, n'ont pas uniquement contribué à sensibiliser sur ce problème très grave et malheureusement répandu, mais nous ont aussi donné l'espoir de voir un jour cette situation s'améliorer, même si cela doit prendre du temps", a expliqué Ugnė Grigaitė, une responsable de projet de l'IODH.
Un prix célèbre les réalisations dans le domaine de l'égalité des chances
Aux côtés de ses partenaires, l'IODH a travaillé sans relâche en vue de réduire la discrimination au travail. Une plateforme (Projet d'égalité) visant à fournir des informations pertinentes aux employeur.euse.s et employé.e.s a été créée en partenariat avec le Bureau du Défenseur des droits à l'égalité des chances. La campagne "Les ailes de l'égalité des chances" a été lancé, permettant aux entreprises de remporter des "ailes" pour avoir activement défendu l'égalité des chances au sein de leur organisation ainsi que les principes d'inclusion et diversité.
Enfin des réponses efficaces face aux crimes et discours de haine
En 2019, des experts de l'IODH, aux côtés du Centre des droits humains de Lituanie et de l'École de police lituanienne, ont lancé un projet visant à promouvoir des réponses effectives face aux discours et crimes de haine. Ce projet a pour but de renforcer la capacité des agents de police à prévenir les crimes de haine, à faire preuve d'une grande transparence dans les affaires de crimes de haine, à améliorer la confiance que les victimes et communautés vulnérables ont dans les forces de police, et à encourager le public a reconnaître et réagir face aux crimes de haine.
Pour atteindre ces objectifs, nous saluons le soutien du Ministère de l'Intérieur dans la mise en place de groupes de travail inter-institutionnels visant à renforcer la coopération entre les institutions publiques, les ONG et les victimes dans les affaires de crimes de haine et discours de haine. Nous espérons que ce groupe de travail pourra entamer sa mission début 2020.
Nous avons continué notre projet commun avec nos partenaires estoniens et lettons, et avec le Forum des personnes handicapées de Lituanie, visant à améliorer la coopération entre les ONG et les agents de police en vue de prévenir les crimes de haine dans les pays baltiques. Les crimes de haine visant les personnes handicapées n'ayant pas suffisamment fait l'objet d'enquêtes approfondies, nous avons mis à disposition des ONG et agents de police des formations, dirigées par un expert britannique, Dr. Angharad Beckett. 32 personnes ont participé à la formation, dont des personnes en situation de handicap et des représentant.e.s d'ONG, ainsi que des fonctionnaires de police de Lituanie, Estonie et Lettonie.
Une importante victoire pour la liberté d'expression
Dans l'affaire Kusaitė c. Lituanie, le Comité des droits de l'Homme des Nations- Unies a déclaré que la Lituanie avait violé la liberté d'expression inscrite dans le Pacte international relatif aux droits civils et politique. E. Kusaitė avait été poursuivi en justice pour injures aux fonctionnaires publics, en l'occurence le Bureau du procureur général de la République de Lituanie. Le Comité estime que la Cour n'avait pas suffisamment pris en considération le fait que les explications de la plaintive constituaient une réaction spontanée à l'annonce de sa détention. De plus, l'affaire pénale impliquant Mme Kusaitė a suscité un grand intérêt de la part du public et a pu avoir des implications politiques, ce qui aurait dû étendre les limites des critiques autorisées. Le comité des droits de l'Homme a également réitéré sa position selon laquelle les États devraient décriminalisé la diffamation et réserver la "main de fer" du droit pénal pour les affaires les plus graves.
Il est possible de lire l'intégralité de l'opinion du Comité ici (disponible en 5 langues, dont l'anglais).
Études sur la santé mentale en Eurasie
Un projet a été lancé en vue de promouvoir l'intégration d'une approche axée sur les droits humains et des principes liés à ce domaine dans la politique de santé mentale. Le projet avait aussi pour objectif de développer un plus grand ensemble de services dans le pays et plus largement en Europe de l'est et en Eurasie.
Au printemps dernier, les experts de l'IODH ont effectué une visite en Géorgie afin d'observer des services communautaires destinés aux personnes en situation de handicap mental. La délégation a effectué une visite dans l'hôpital psychiatrique Gldani de la ville de Tbilisi, et au Ministère des affaires sociales, du travail, de la santé et des personnes déplacées en Géorgie, en vue de discuter des détails de la désinstitutionnalisation et du développement des services communautaires. Sur une période de neuf jours, les experts ont organisé 15 interviews individuelles et six interviews collectives auprès de 31 individus. Ils auront également effectué des visites dans plusieurs institutions et ONG dans trois régions.
L'objectif à long terme du projet est de promouvoir le transfert de fonds et ressources au sein du système de santé mentale vers des politiques axées sur les droits humains et développer un ensemble élargi et plus diversifié de services pour les personnes vivant avec un handicap mental, intellectuel et/ou psychologique.
Le rapport traditionnel "Les droits humains en Lituanie" 2018-2019 bientôt publié
Les violations des droits des personnes vivant avec un handicap, les violations de la liberté d'expression ou de culte, du droit à la vie privée et à la vie de famille, les discriminations fondées sur l'âge, l'orientation sexuelle, le genre, les handicaps, la religion et plus, les crimes de haine, les violations des droits des victimes ou des suspects, la violence domestique, le trafic d'êtres humains et les violations des droits des migrant.e.s : toutes ces thématiques sont analysées dans le seul rapport de ce genre, "Les droits humains en Lituanie 2018-2019".
Dans le livre, les experts indépendants mettront à la disposition du public, des institutions publiques, des ONG, des avocats, des universitaires et des médias, des informations détaillés, systématiques et pertinentes sur la situation des droits humains en Lituanie, analysant tout changement survenu dans ces domaines. En plus des thématiques traditionnelles, le nouveau rapport explorera aussi l'approche axée sur les droits humains pour la politique de santé mentale du pays.
Une participation active pour traiter les questions importantes pour le développement la société et de l'État en 2020
Cette année, les experts de l'IODH ne vont pas uniquement poursuivre les projets en cours, mais vont également en lancer de nouveaux. "L'IODH supervise constamment les processus liés aux droits humains en Lituanie, les évaluant, explorant les opportunités communes avec d'autres organisations et proposant des suggestions sur les façons de protéger les droits de tous les individus. Plus particulièrement, l'IODH concentre sur les questions suivantes : toutes les formes de discrimination, les violations des droits des victimes ou des personnes suspectes, les violences et leur prévention, la santé mentale et les droits humains. Les experts de l'IODH sont prêts à adresser toutes ces questions et d'autres qui sont importantes du point de vue du développement de l'État et de la société en 2020", a expliqué Dainius Pūras, directeur de l'IODH.