Le 12ème rapport annuel sur l'immigration à Rome et ses environs, publié par l'IDOS Research Center, présente le nombre d'étrangers vivant dans la région, leur nationalités et le type d'emploi qu'ils occupent. Ce rapport constitue un outil utile qui permet de mettre la migration en perspective, à travers des statistiques objectives qui aident à obtenir un aperçu réaliste de la situation.
Chez soi, à Rome
Rome représente la province italienne comptant le plus grand nombre de résidents étrangers (529398 en 2015). Par conséquent, sa région, Lazio, présente aussi un nombre très élevé de ressortissants étrangers (645159 en 2015, parmi lesquels 70% vivent cependant dans la ville de Rome). Les demandes de citoyenneté de la part de ces ressortissants ne cessent d'augmenter, bien qu'il soit difficile d'obtenir une réponse favorable.
Les ressortissants étrangers viennent majoritairement d'autres pays européens, principalement de la Roumanie, les ressortissants roumains représentant 33,8% de la population étrangère de la ville. Celle-ci est également composée de 25,2% de personnes venues d'Asie, de 10,5% venues d'Afrique, et de 8,9% des Amériques.
Pour ce qui est de l'année 2015, la ville comptait 343757 personnes venues de pays non membres de l'UE. Ces personnes sont généralement autorisées à séjourner dans le pays sur la base d'un titre de séjour, d'une autorisation de regroupement familial, d'un visa étudiant, ou pour des raisons humanitaires.
Dans les limites de ses capacités
La région compte aussi le deuxième nombre le plus élevé de foyers d'accueil pour migrants (330). Le système d'accueil héberge 6439 migrants, la plupart venant du Nigeria, du Mali et du Pakistan. La ville de Rome possède à elle seule 51 établissements qui contiennent un total de 3204 places destinées aux migrants.
Il faut ajouter à cela certains systèmes d'accueil spéciaux à Rome, tel que le projet de Refugees Welcome Italy, qui offre la possibilité aux individus d'héberger des migrants à leur domicile privé.
Mais le transit des migrant.es qui arrivent en Sicile et qui sont dirigé.es vers d'autres pays européens pose encore problème : Rome ne possède pas les ressources adéquates en vue de répondre aux besoins des personnes que la ville héberge et des personnes migrantes ne font que passer par la capitale, pour lesquels l'assistance est majoritairement apportée par des ONG locales, et ce de manière indépendante.
Les emplois occupés par les étrangers en Italie
Parmi les étranger.es qui séjournent de manière permanent dans la région, 327981 ont trouvé un emploi. Leur travail requiert un faible niveau de qualifications, même si la moitié d'entre eux.elles possèdent au minimum un diplôme équivalent au baccalauréat. En raison de la nature du travail qu'ils.elles trouvent, les étranger.es gagnent un salaire mensuel moyen de 912 euros, le salaire moyen des citoyens italiens étant, à titre de comparaison, de 1452 euros.
Rome est également devenue, avec Milan, l'une des villes les plus prisées des résidents étrangers pour ouvrir leur propre commerce ou entreprise. L'entrepreneuriat a augmenté de 4% en 2015, la plupart des entreprises dirigées par des étranger.es appartenant au secteur de la construction et du commerce.
Les défis et les opportunités
Enfin, les statistiques portant sur les services sociaux montrent les progrès réalisés dans le processus d'intégration des étrangers: parmi eux, 77109 sont des étudiant.es inscrits dans la région de Lazio dans des cycles scolaires et la moitié d'entre eux sont des étudiants issus de la seconde génération (des enfants nés en Italie de parents étrangers). Les chiffres montrent aussi que, malgré ce que l'opinion publique est souvent amenée à penser, il n'existe pas de corrélation entre les étrangers et la criminalité. En réalité, les détenus étrangers représentent 45% de la population carcérale totale, légèrement plus que l'année précédente, tandis que le nombre total d'étrangers dans la région a augmenté bien plus que la criminalité au cours de ces dernières années.
En général, Rome, en tant que capitale de l'Italie, incarne le pluralisme, le multiculturalisme et les échanges de la région Méditerranéenne dans son ensemble, qui représentent encore une source de défis et d'opportunités en matière d'intégration.