Depuis 1998 (date du premier rapport sur les prisons rédigé par une ONG italienne), Antigone concentre son travail sur les conditions de vie des personnes privées de liberté dans les prisons italiennes, et ce travail de supervision est mis à jour chaque année à travers un rapport qui rend compte de la situation dans le pays. De nombreuses personnes ont participé à la conférence de présentation du rapport, dont des journalistes de célèbres quotidiens nationaux, des professeurs universitaires de droit italien et des représentants de plusieurs ONG.
Un travail d'équipe acharné au service d'une cause
Au début de la conférence, le président d'Antigone a déclaré que l'intention et l'objectif de ce rapport étaient tous deux clairement définis. Aussi, cet évènement a-t-il été organisé peu de temps avant les élections européennes du 26 mai 2019. Selon Patrizio Gonnella, président de l'ONG, le but de ce rapport était d'établir s'il existait ou non "une tendance spécifique à l'Italie concernant les conditions des détenu.e.s ou si ces tendances étaient dues à des particularités européennes".
Les prisons dans la Commission italiennes
Le respect des conditions de vie des personnes privées de liberté en prison est énoncé dans l'Article 27 de la Constitution italienne, lequel stipule que "les punitions ne doivent pas être inhumaines et doivent viser à rééduquer la personnes condamnée. La peine de mort est interdite".
Le rapport et ses conclusions
Les visites des établissements pénitentiaires à travers la péninsule sont au coeur du projet d'Antigone, et 85 visite ont été organisées en 2018. En outre, l'ONG italienne a invité certains maires et dirigeants de grandes villes à visiter les prisons avec des représentants de l'organisation. Certains maires ont accepté l'invitation comme les maires de Turin ou Bari. Ces visites représentaient une opportunité pour Antigone d'observer et montrer les conditions de détention et les respect de la loi dans les prisons concernées, et par exemple, de montrer s'il y a un accès à l'eau chaude dans les cellules, un accès à des douches dans les cellules et un accès à un espace vert dans l'établissement, entre autres.
Susanna Marietti, membre de l'ONG, a souligné la croissance de la population carcérale dans le pays (10 000 détenu.e.s supplémentaires par rapport à 2018, bien qu'il n'y ait pas eu de hausse du nombre d'admissions en prison et du nombre de crimes et infractions commis en Italie. Le hausse de la population carcérale est due à la hausse de la durée moyenne des peines d'emprisonnement imposées par les juges aux personnes condamnées.
En outre, 4,4% de la population carcérale est composée de femmes, et les étrangers représentent 38% de cette même population. La Lombardie est la région comptant le nombre le plus élevé de détenu.e.s. Susanna Marietti a également souligné qu'au cours de ces deux dernières années, le taux de détention au sein de l'UE a baissé de 2,2%, alors que ce dernier a continué d'augmenter en Italie.
En conclusion, Patrizio Gonnella a fait part de son espoir pour les prochaines élections européennes concernant le droit de vote des personnes détenues dans les prisons italiennes. Certains pays reconnaissent le droit de vote aux détenu.e.s même si la peine est très "élevée". "Voter c'est reconnaître qu'une personne détenue fait partie de la communauté", a déclaré le président de l'ONG pour conclure la conférence.