Après des mois de débats et grâce à la pression de la société civile, le Premier ministre espagnol a annoncé le 23 septembre que le gouvernement avait décidé de retirer le projet de loi sur l'avortement, initialement rédigé par le ministère de la Justice. Si elle avait été adoptée, cette loi aurait constitué une régression par rapport à la législation actuelle. Elle aurait introduit des restrictions sévères à l'accès des femmes aux services juridiques et aux avortements sûrs mettant leur vie et leur santé en danger.
Quelques heures après l'annonce du Premier ministre, le ministre de la Justice, Alberto Ruiz-Gallardón, a déclaré publiquement qu'il avait remis sa démission en raison de son incapacité à faire adopter le projet de loi. M. Gallardón a été décrit par beaucoup comme le pire ministre de la Justice dans l'histoire de la démocratie espagnole. Il laisse derrière lui une justice affaiblie et de nombreux projets de réforme législative qui limitent les libertés, entravent l'accès à la justice et réduisent considérablement les garanties juridiques dont jouissent les citoyens devant les tribunaux. Aujourd'hui, les citoyens espagnols se retrouvent plus exposés aux abus de pouvoir car l’état de droit a été affaibli.