Suite au sommet de l'UE de juin dernier, lors duquel des plans assez vagues concernant la création de centres avaient été révélés, la CE a présenté mardi dernier une proposition en vue d'amorcer un processus de discussion détaillée entre les différents États membres.
En raison de la pression politique de l'Italie, l'Allemagne et d'autres pays de l'UE souhaitent la mise en place d'un système dans lequel les demandeurs d'asile ayant de grande chance d'obtenir le statut de réfugié dans un pays membre soient autorisés à entrer en Europe.
L'UE souhaite par conséquent travailler avec le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) en vue de mettre en place des plateformes en Afrique, où les décisions préliminaires de "réinstallation" seront prises. La "réinstallation" concerne les réfugiés du HCR qui se trouvent dans un pays étranger mais ne peuvent pas être envoyés vers un pays de l'UE.
La relocalisation, d'autre part, concerne, dans le jargon de la migration, les personnes qui se trouvent déjà sur le territoire de l'UE et ont de grandes chances d'obtenir le statut de réfugié dans un pays membre de l'UE.
Cependant, les critiques des propositions de la CE avertissent que les documents ne comprennent que peu de détails, voire aucun, concernant ce à quoi ressembleront ces centres et plateformes, et le coût que leur installation et gestion représenteront pour les contribuables européens.
Certainement pas des "camps"
Après les traitements désastreux subis par les personnes en quête de protection dans les camps surpeuplés d'Italie et de Grèce, la CE est désireuse de différencier camps et centres d'identification/contrôle.
La CE propose ainsi de démarrer un projet pilote en vue de teste le concept. Afin d'éviter les désaccords entre les gouvernements des pays de l'UE concernant le financement des centres, l'UE paierait la totalité des coûts d'installation et de fonctionnement, et "équiperait" ces derniers d'experts venus de différentes agences européennes.
En outre, l'UE propose de verser 6000€ aux gouvernements par personne "récupérée" des bateaux de sauvetage et envoyée vers ces centres nouvellement créés.
L'idée est d'éviter des mois d'attente dans les centres en prenant des décisions de "présélection" en 72 heures. Ceux qui remplissent les critères obtiendront une réponse définitive dans les huit semaines.
Les faiblesses du plan
Les gouvernements et les experts des questions liées à la migration ont exprimé des inquiétudes vis-à-vis des plans proposés, notamment en ce qui concerne les accords à passer avec les pays d'origine où les plateformes seraient créées.
Aucun pays d'Afrique du Nord n'a pour l'instant accepté d'héberger de telles plateformes, d'abord proposées par le HCR et l'Organisation internationale pour la migration.
La Libye est exclue du programme, tandis que la Tunisie a refusé d'y prendre part, l'Algérie, l'Égypte et le Maroc restants de potentiels candidats.
Par ailleurs, la CE a promis que ses derniers projets avec des États d'Afrique du Nord seraient conduits via des "partenariats fondés sur un pied d'égalité".