En parallèle avec le renforcement de son contrôle des médias, de la justice et des affaires, le gouvernement de Viktor Orbán augmente sa pression sur la société civile. Le but apparent est de supprimer l'activité indépendante et éteindre toutes les voix qu'il juge critiques.
Le 8 septembre, dans le cadre de la campagne contre les ONG hongroises, la police a perquisitionné les bureaux d'Ökotárs et la fondation DemNet ainsi que les maisons de leurs employés en confisquant des ordinateurs et des documents. Le jeudi 19 septembre, le numéro d'identification fiscale de la Fondation des Carpates a été suspendu par l'Administration de contrôle fiscale et financier hongroise. Les trois fondations sont membres du consortium responsable de la distribution des Fonds des mécanismes financiers de l'EEE pour les ONG hongroises dont l'objectif est de renforcer la démocratie et l'état de droit, la défense des droits humains et civils et d'accroître la transparence et la responsabilité dans la vie publique. Au fond de l'affaire se trouvent les fonds qui sont distribués sans le contrôle direct du gouvernement hongrois. Les ONG qui reçoivent ce soutien financier critiquent souvent les actions du gouvernement. Ces derniers jours, nous assistons à une démonstration de force contre la société civile, sans précédent dans les frontières de l'UE.
Les 977 ONG de 32 pays ont envoyé un appel aux institutions de l'Union européenne - la Commission européenne, du Conseil européen et le Parlement européen - et au Commissaire européen aux droits de l'homme du Conseil de l'Europe en demandant de cesser d'ignorer les développements en Hongrie et de résister aux actions visant à intimider et faire taire la société civile dans un pays membre de l'UE.
Les signataires de la lettre sont préoccupés par les réponses, jusqu'ici, vagues de l'UE aux actions qui violent les principes fondamentaux sur lesquels est fondés l'Union. Ils appellent conjointement aux hautes institutions européennes de prendre des mesures diplomatiques et préventives, et le cas échéant engager la procédure prévue dans le Nouveau cadre pour la lutte contre les menaces systémiques à l'état de droit dans les états membres de l'UE (voir: http://europa.eu/rapid/press-release_IP-14-237_en.htm)
Les signataires de la lettre expriment leur soutien et leur engagement envers les organisations hongroises attaquées par le gouvernement Orbán et affirment qu'ils ne seront pas isolés dans leur lutte pour préserver leur indépendance et leur légitimité. Leur cas mérite la solidarité et l'action commune dans le secteur des ONG à travers l'Europe, ainsi que l'attention urgente des institutions européennes. L'appel à l'appui des ONG hongroises a été initié par les fondations qui gèrent l'EEE / Norway Grants dans 16 pays de l'UE.
Pour plus d'informations:
Dovilė Šakalienė, Institut de défense des droits de l'homme, Vilnius, +37067104245,dovile.sakaliene@hrmi.lt,www.hrmi.lt
Ewa Kulik-Bielinska, Stefan Batory Fondation, Varsovie,
+4822536 0200,ekulik@batory.org.pl,www.batory.org.pl
Peter Medved, Ekopolis Fondation, Banska Bystrica, +421484145259,medved@ekopolis.sk,www.ekopolis.sk
Ionut Sibian, Fondation de dévelopment de la société civile, Bucarest, +40213100177,ionut.sibian@fdsc.ro,www.fdcs.ro