Un usage médical très restreint
Autre constat : il est également très compliqué de se procurer du cannabis thérapeutique. En effet, seuls quelques docteur.es le prescrivent et les pharmacies équipées pour la préparation des médicaments prescrites par les médecins sont peu nombreuses et les stocks sont généralement réduits. En réalité, au cours des derniers mois, de nombreuses personnes ont dû se tourner vers des fournisseurs étrangers, voire même interrompre leur traitement.
Le cannabis et la loi, entre évolutions et stagnations
Actuellement, l'usage personnel du cannabis et des drogues dites douces est passible d'une amende administrative, tandis que la possession de drogues en vue de la vendre est passible d'une peine d'emprisonnement allant de six à 20 ans de réclusion, en fonction du type de drogues et de la quantité impliquée.
En outre, la culture du cannabis est toujours considérée comme un crime. Bien que l'usage médical soit légal, il est encore très difficile d'avoir accès aux médicaments à base de cannabis prescrits par les médecins. La législation actuelle a connu certaines évolutions très positives concernant la production du cannabis par l'État, laquelle s'est vue doter de fonds plus importants pour répondre à la demande (pour sa consommation médicale), ce qui n'est toujours pas le cas. De plus, les entreprises privées sont désormais autorisées à produire du cannabis pour usage thérapeutique et sous la supervision de l'AIFA (l'agence pharmaceutique italienne).
Une question peu présente au sein des programmes politiques
L'étude menée par la CILD, portant sur la position de chaque parti politique, repose sur une analyse de leurs programmes, ou à défaut, de leurs positions affichées sous de l'actuelle législature. Voici les résultats :
- Coalition de centre doit : la coalition de centre droit, réunissant Forza Italia, Lega et Fratelli d’Italia, a présenté un programme commun pour ces élections, mais les questions liées à la drogue ne sont pas mentionnées.
- Forza Italia : sous l'actuelle législature, le parti s'est opposé à la légalisation de l'usage récréatif mais aussi à celle de l'usage médical, débattues au Parlement.
- Lega : sous l'actuelle législature, le parti s'est opposé à la légalisation des ces deux usages.
- Fratelli d’Italia : sous l'actuelle législature, le parti s'est opposé à la légalisation de l'usage récréatif mais aussi à celle de l'usage médical, débattues au Parlement.
- Coalition de centre gauche : cette coalition regroupant les partis Partito Democratico et +Europa, a un avis divergent sur la question.
- Partito Democrartico : son programme ne mentionne pas la question et ses positions demeurent imprécises.
- +Europa : son programme mentionne la promotion de stratégies pour la légalisation et régularisation de l'usage des drogues, avec pour but la protection de la santé des citoyens et la lutte contre le crime organisé.
- Movimento 5 stelle: Aucune trace dans le programme. Sous l'actuelle législature, le parti s'est prononcé en faveur de l'usage thérapeutique.
- Liberi e Uguali : la question n'est pas mentionnée dans le programme, mais Daniele Farina, rapporteur de la proposition de loi pour la légalisation du cannabis, s'est prononcé en faveur d'une loi légalisant l'usage personnel du cannabis.
- Potere al Popolo: Le programme comprend la légalisation des drogues douces et la décriminalisation
- Casapound : pas de mention de cette question dans le programme. Dans un interview, le leader politique du parti, Di Stefano, avait déclaré que son parti n'avait pas de position sur la question mais que la vente de drogues était contraire à l'État. Le parti ne s'oppose pas à l'usage médical, puisque la recherche a démontré les bénéfices pour les patient.es.