La détention sans preuve à l'appui
Geert Wilders a soumis une proposition de loi qui conférerai aux services de renseignements néerlandais le pouvoir de détenir de potentiels terroristes pour une période de six mois, et ce même si les preuves de leur appartenance à des groupes terroristes ou de leur projet de commettre un acte terroriste sont insuffisantes ou inexistantes.
Actuellement, les citoyens des Pays-Bas ne peuvent être détenus que si le Bureau du procureur public possède des informations solides attestant de leurs activités criminelles.
Wilders affirme que cela doit changer. Dès que le ministère de l'Intérieur en donne la permission, Wilders estime que les services de renseignement néerlandais (AIVD) doivent être en mesure d'arrêter un individu.
En vertu de la loi actuelle, un juge doit examiner ce type d'affaire dans un délai de sept jours. Mais la loi proposée par Wilders ne prévoit à cet égard qu'un "examen marginal", ce qui signifie que l'évaluation du juge se limiterait à vérifier que les bonnes procédures aient été suivies. Cela exclut de fait un examen approfondi de l'affaire. Le média néerlandais NOS observe qu'en vertu de cette proposition de loi, le Bureau du procureur public ne serait pas impliqué dans l'identification ou la détention des suspects.
Aussi ces propositions entravent-elles considérablement la possibilité de protéger des innocents.
Enfermez-les d'abord, on verra après...
Wilders s'est récemment justifié de cette proposition draconienne dans le journal De Telegraaf:
"Au parlement, nous commémorons presque toutes les semaines des victimes des attaques terroristes en Europe. Presque toujours, nous apprenons que les auteurs étaient connus des services de renseignement. Je veux que l'AIVD soit en mesure d'agir préventivement... Cette proposition de loi peut sauver des vies".
Selon lui, les mesures supplémentaires ayant été adoptées au Parlement afin de traiter la question des jihadistes et sympathisants aux terroristes ont été insuffisantes, comme par exemple, l'utilisation d'ordonnances restrictives (ou l'injonction de protection en France) visant à interdire aux suspects d'entrer dans certaines zones.
"Mais un jihadist qui veut faire du mal se moquera d'une ordonnance restrictive", estime le leader de l'extrême droite néerlandaise.
Wilders affirme que cette loi permettrait aux services de renseignements de résoudre leurs problèmes de capacités, car, selon lui, il est actuellement impossible de surveiller tous les suspects potentiels à la fois. Sa solution visant à enfermer tout suspect potentiel, avant même qu'aucune preuve ne soit apportée, bafoue les droits civils les plus fondamentaux.