Le 29 juillet dernier, un reporter de la chaîne Polsat News a été agressé dans la forêt de Białowieża par des employés d'une entreprise menant des activités d'exploitation forestière (abattage) dans la région. Le journaliste a dû se rendre dans un hôpital de la région afin de recevoir des soins.
"Nous exhortons les forces de l'ordre à mener une enquête efficace afin de découvrir les détails de cette affaire et de traduire en justice les auteurs de l'agression, afin de garantir la sécurité du journaliste dans son travail", a déclaré la FHDH le 8 aout dernier.
Białowieża : théâtre de la déforestation
En mars 2017, le ministre de l'Environnement de Pologne a autorisé un abattage de grande ampleur dans la forêt de Białowieża (l'une des dernières et plus grandes forêts vierges d'Europe). Depuis, de nombreuses manifestations ont été organisées contre l'exploitation forestière, et en juin dernier, des activistes ont bloqué l'accès aux machines de coupe.
Début juillet, à l'occasion de la 41ème session du Comité du patrimoine mondial de l'UNESO, à Krakow, il a été décidé de cesser immédiatement toute activité d'exploitation dans la forêt. Fin juillet, la CJUE a rendu la même décision, interdisant l'abattage dans la forêt jusqu'à ce que la Cour mène une enquête globale sur cette affaire.
Toutefois, le gouvernement n'a eu que faire de ces décisions et les machines continuent d'abattre des arbres, et ce au quotidien. La situation est devenue extrêmement tendue entre les manifestants et les employés des sociétés d'exploitation.
La sécurité des journalistes doit être assurée
La FHDH signale qu'une agression visant un journaliste effectuant son travail de couverture d'un évènement public, porte gravement atteinte à la liberté d'expression et menace, par dessus-tout, le droit du public d'être informé par les médias.
Aussi l'état est-il tenu de protéger les journalistes contre les menaces et de mener des enquêtes sérieuses sur tout acte de violence visant des membres des médias. L'impunité des auteurs de ces violences visant des journalistes ne peut être tolérée.
Dans sa déclaration, la FHDH a précisé clairement qu'elle suivrait les progrès des autorités dans ce domaine : "La Fondation d'Helsinki des droits de l'homme supervisera toute mesure que l'État prendra en réponse à cette agression ayant visé le journaliste de Polsat News".
Les journalistes loin d'être épargné.es
La déclaration sur l'attaque ayant eu lieu dans la forêt de Białowieża s'inscrit dans une série d'alertes lancées par l'ONG dans une courte période de temps, concernant les conditions de travail et la sécurité des journalistes. Selon la FHDH, le niveau de sécurité des journalistes couvrant des évènements publics sensibles (comme par exemple les manifestations) a connu une baisse significative ces derniers mois.
L'ONG se réfère aux violences ayant visé les journalistes de la télévision publique qui couvraient les manifestations organisées aux portes de la Sejm (la Diète, chambre basse du parlement polonais), le 10 juillet 2017, contre la commémoration de la catastrophe de Smolensk. La FHDH dénonce également les restrictions imposées aux journalistes en décembre 2016.
L'ONG a par ailleurs adressé une lettre au Commissaire de police concernant un incident qui s'était produit au cours d'un match de football entre les clubs de Ruch Chorzów et Goring Łęczna, au cours duquel les forces de police s'étaient eux-même déguisés en journalistes.
Dans sa déclaration publiée le 8 aout dernier, la FHDH a de nouveau demandé aux personnes participant aux évènements publics de respecter le rôle et les missions des journalistes lors de ces évènements. L'ONG a également demandé à la police de faire preuve de prudence à l'heure de prendre des mesures susceptibles de provoquer des violences à l'égard des journalistes, mais aussi de prendre toute mesure nécessaire à l'amélioration de la sécurité des derniers lorsque ceux-ci couvrent des évènements qui représentent un risque sécuritaire potentiel.