Prendre soin des malades en phase terminale en République tchèque reste largement en dehors de la portée du système de santé de l'Etat. Contrairement aux pays voisins, où les soins palliatifs sont une partie standardisée du système des soins de santé de l'Etat, les mourants ne sont pas des priorités dans le système de protection sociale tchèque. Vingt ou trente organismes sans but lucratif existent et sont dédiées à ce type de soins, mais aucun d'eux ne reçoit le remboursement intégral du coût de leurs services et tous fonctionnent dans une sorte de «guérilla des soins de santé».
Un total de 14 établissements sont actuellement opérationnels en République tchèque avec plusieurs unités mobiles qui fournissent des soins aux patients dans leur maisons. Tous, sauf un, fonctionnent comme des organisations médicales privées. Les compagnies d'assurance de santé remboursent ces établissements pour environ la moitié de leurs coûts d'exploitation, tandis que la partie restante doit être couverte par des subventions ou du parrainage. Les unités mobiles sont complètement dépendants de leur propre financement.
«Une honte»
«Nous savons que chaque année en République tchèque, 100.000 personnes meurent, dont 70-80.000 meurent d'une façon et selon un calendrier qui est prévisible à partir de leur diagnostic. Ces personnes pourraient bénéficier d'un soin de soutien dans un environnement répondant à leurs besoins. Vous pouvez traverser la frontière à proximité de Saxe et trouver un système entièrement fonctionnel, organisé par l'Etat. Ici seulement trois pour cent environ des patients mourants ont accès aux soins de la médecine palliative. C'est «une honte», dit Marek Uhlir, directeur de l'un des organismes sans but lucratif. Le manque de services complets soutenus par l'Etat, et pas seulement dans les soins palliatifs, pousse souvent les patients dans des situations difficiles dans ces établissements qui fonctionnent à la limite de la loi et dans des conditions épouvantables.
L'inertie de l'État a permis l’émergence des établissements non enregistrés et non contrôlés, entraînant des cas de restrictions injustifiées de la liberté personnelle, de la vie privée et une utilisation dangereuse et non-transparente de médicaments, notamment des tranquillisants. Ces établissements servent souvent une nourriture médiocre, même pour les patients obligés de faire un régime alimentaire. Souvent, ses établissement ne respectent pas la dignité humaine et parfois même les normes d'hygiène. Les coûts de ces services dépassent souvent la pension moyenne.