Au cours d'une audience de conciliation tenue en août 2017, les parties ont convenu d'un règlement, selon lequel les journalistes retrouveraient leur poste au sein de la radio publique polonaise en septembre.
Il s'agit d'une nouvelle affaire de réintégration de journalistes licenciés pour des motifs disciplinaires des services médiatiques publics à la suite de la réforme de 2016 de la Loi sur le Conseil national des médias.
Le soutien aux journalistes virés de la radio
L'affaire a commencé il y a un an, en octobre 2016, lorsque deux journalistes de la radio Chaîne Trois ont été congédiés. Un groupe d'employés et autres collaborateurs.trices de la radio ont exprimé leur solidarité avec leurs collègues, en organisant, entre autres, des actions sociales médiatiques, sous le hashtag #kogoniesłychać ("réduit au silence") et en envoyant une lettre à la direction de la radio.
Dans cette lettre, 125 personnes avaient demandé le "respect des principes de l'indépendance et intégrité des journalistes et de la culture de travail de la radio polonaise".
Des licenciements en série
Ces actions avaient abouti à la rupture de plusieurs contrats de travail. Le premier employé renvoyé à la suite de l'envoi de cette "lettre des 125", aura été Paweł Sołtys, un journaliste et président (à l'époque) d'un syndicat de travailleurs.euses. Peu de temps après, deux autres membres de la direction, Wojciech Dorosz et Marcin Majchrowski, avaient également été licenciés.
À chaque fois, la radio polonaise avait justifié la rupture des contrats en accusant les journalistes licenciés d'avoir exercé une pression psychologique sur la direction de la radio, et utilisé des "relations presse noires" et tenté de "déstabilisé le travail de la direction et de l'ensemble de la chaîne" en "harcèlement publiquement la direction", avec par exemple, "des demandes de médiation".
Les trois journalistes avaient fait appel de ces licenciements devant un tribunal.
Le procès et l'entente trouvée
Le 21 août dernier, le Tribunal de la ville de Varsovie a entendu une audience de conciliation entre les parties dans l'affaire portée par Messieurs Majchrowski et Dorosz contre la radio publique polonaise. Le tribunal a autorisé la Fondation d'Helsinki des droits de l'homme (FHDH) à participer au procès en tant qu'organisation non gouvernementale.
Au final, après un remaniement de la direction opérée en mars 2017, les parties ont convenu d'un règlement. La radio a accepté de répondre positivement à la plupart des demandes des journalistes. Plus particulièrement, ils ont été réintégrés à leurs postes respectifs. La chaîne a également accepté de payer aux requérants une somme qui correspond aux salaires pour la période de leur licenciement a entrepris de verser deux paiements caritatifs de 2500 PLN à une association de défense de la liberté d'expression.