Démocratie et justice

Visite à Lampedusa : entre surpopulation, toilettes sans porte et matelas sales

Un an après sa visite, le défenseur des droits des personnes privées de liberté italien est revenu à Lampedusa et a révélé les mêmes conditions de vie intolérables déjà identifiées et signalées l'an passé.

by Federica Brioschi

Un après, rien n'a changé

Après le suicide d'un migrant tunisien le 5 janvier et la grande rixe qui a eu lieu à la fin du mois, le défenseur italien des droits des personnes privées de liberté, Mauro Palma, a visité le "hotspot" (centre d'identification des migrants de l'UE) de Lampedusa. Les résultats de sa visite ont été présentés à la presse, lors d'une conférence donnée le 24 janvier.

Au cours de la conférence de presse, M. Palma a indiqué qu'il était inquiet de constater que la situation de Lampedusa était, d'un point de vue matériel et légal, la même que celle rencontrée il y a un an de cela, laissant entendre qu'aucune des recommandations émises l'an passé n'avait été appliquée par les autorités.

Une situation "odieuse"

D'un point de vue matériel, Palma fait état d'une "situation intolérable et odieuse" : des toilettes sans portes, des matelas sales que personne ne voudrait utiliser, et un niveau extrêmement élevé de surpopulation, laquelle obligeant les migrants à dormir dans le réfectoire et à aller dehors pour manger.

La situation est particulièrement inquiétante en raison des séjours prolongés de nombreux migrants de Lampedusa. Et ce n'est pas comme si ces derniers passaient seulement deux jours à vivre dans de pareilles conditions (ce qui devrait en réalité être la durée maximale) : ils.elles y passent au contraire bien plus de jours, jusqu'à plusieurs mois. En outre, une partie du centre a dû fermer en 2011 à la suite d'une incendie, et aucune mesure n'a été mise en place pour reconstruire la section endommagée.

D'un point de vue légal, il a été observé que, contrairement à d'autres hotspots, les migrants ne pouvaient quitter le centre une fois leur identification réalisée à moins de ne passer par des trous à travers le grillage qui entoure l'établissement. Cela soulève donc de nombreuses questions, autour notamment du statut légal du centre et de l'absence de contrôle judiciaire à son égard.

Des professionnels très sérieux

Le travail fourmi par les travailleurs.euses présents dans le hotspot représente un aspect positif. Ces dernier.es effectuent leurs missions avec un grand professionnalisme, et ce malgré les difficultés. Lors de son séjour à Lampedusa, M. Palma a tenu une réunion avec l'ensemble du personnel et s'est dit surpris de découvrir qu'ils n'avaient jamais été réuni.es tous ensemble par le passé, pour discuter des problèmes en cours dans l'établissement.

M. palma a souligné qu'il était nécessaire d'arrêter de traiter la situation de Lampedusa comme une situation d'urgence, et qu'il fallait élaborer de nouvelles solutions durables. Les discussion avec les représentants et bénévoles de la société civile étaient également très importantes et ont permis de mettre en lumière leur potentiel et d'identifier certains problèmes, tels que le manque de communication parmi les membres des associations et ONG de Lampedusa, qui pourrait être facilité par l'administration locale.

La nécessité de définir des normes standards

Le Hotspot de Lampedusa constituait l'une des trois étapes de l'agenda de M.Palma, qui également supervisé un vol de retour vers la Tunisie et visité les cellules d'un poste de police de Palerme.

Le vol de retour impliquait 34 ressortissants tunisien.nes qui se sont vus renvoyer directement depuis Lampedusa. Tous ont eu les mains liés par des menottes en plastique au cours du vol, comme le veut la procédure courante dans ces cas précis. M. Palma a exprimé ses inquiétudes concernant l'usage systématique de cette méthode (qui n'est pas appliqué au cas par cas) d'autant plus que chaque rapatrié est accompagné par deux représentant.es des forces de l'ordre.

Lors de la conférence de presse, qui s'est déroulée à Palerme au bureau régional du défenseur des droits de Sicile, Giovanni Fiandaca, un accord entre les deux mécanismes préventifs a également été présenté. L'accord vise à améliorer la coopération et à définir des normes standards en vue de mieux protéger les droits de toutes les personnes privées de liberté.



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