En Belgique et en Europe, tout demandeur d’asile a droit au gîte et au couvert, à un accompagnement social, juridique, linguistique, Médical et psychologique, ainsi qu’à un accès à l’école et aux formations. Mais ça, c’est pour la théorie.
En pratique, cet accueil respectueux de la dignité humaine n’est pas effectif en Belgique. Pourtant, les assistants sociaux et bénévoles présents dans les centres d’accueil font un travail formidable avec très peu de moyens. Mais ils ne sont pas soutenus par un gouvernement qui développe une politique de dissuasion doublé d’une diminution stratégique et cynique des capacités d’accueil, empêchant les demandeurs d’asile d’être traités dans le respect de leur dignité humaine.
Dernièrement, le Secrétaire d’Etat à l’asile à et la migration, Théo Francken, a décidé la fermeture de 10.000 places d’accueil. Il s’appuie pour ce faire sur les chiffres prouvant que le nombre de demandeurs d’asile baisse de plus en plus. Mais le secrétaire d’Etat a la mémoire dangereusement courte : la situation était la même il y un an. Les arrivées diminuant, un plan de fermeture des places d’accueil avait été exécuté. Une soudaine arrivée massive en été, non-anticipée, a nécessité la création, dans une urgence chaotique, de places de piètre qualité.
En ce 20 juin 2016, journée mondiale des réfugiés, la Ligue des droits de l’homme et la Plate-forme citoyenne de soutien aux réfugiés dénoncent cette politique de non-anticipation aux conséquences désastreuses pour les demandeurs d’asile. Elles dénoncent aussi cet accueil aux multiples manquements. En effet, de nombreux témoignages ont été récoltés dans différents centres d’accueil de Belgique et nous prouvent combien l’accueil offert par la Belgique est indigne d’un Etat revendiquant le respect de la personne humaine.
Le 20 juin, c’est aussi la fin de l’année scolaire et la période de remise des bulletins.
La Commission Etranger de la Ligue des droits de l’homme et la Plate-forme citoyenne de soutien aux réfugiés a donc décidé de dénoncer cette politique inacceptable en remettant, près d’un an après le début de la crise de l’accueil, un "bulletin" à Théo Francken. Le caractère malicieux de ce bulletin n'enlève rien au véritable drame qui se joue en matière d'accueil des demandeurs d'asile en Belgique. Et sa conclusion est sans appel : peut et doit mieux faire !