Le parti politique bulgare VMRO a organisé une manifestation devant le Conseil des médias électroniques (CEM) contre l'introduction d'un programme régional de langue turque sur la Radio nationale bulgare (BNR) et a exigé la démission de son directeur Radoslav Yankulov et du président de la CEM Georgi Lozanov.
Pression politique
Le député européen Angel Dzhambazki et le leader du VMRO Krasimir Karakachanov étaient présents à la manifestation. Les manifestants ont fait irruption à la réunion du régulateur et y sont restés jusqu'à la fin dans une tentative d'intimider les membres de la CEM en tenant des bannières avec un contenu offensant et en essayant d'entraver le travail devant les caméras de télévision.
Le Comité Helsinki bulgare (CHB) n'avait jamais observé auparavant une telle irruption dans le travail d'un organisme qui est censé être un régulateur des médias indépendants. Il est absolument inacceptable que CEM travaille sous la dictée de ce parti pro-gouvernemental avec un penchant néo-totalitaire. CEM doit prendre en compte les intérêts et les droits de toutes les minorités ainsi que les normes internationales pour la protection de la liberté d'expression. Apparemment, la pression politique exercée par les représentants d'un parti manifestement anti-minorité et xénophobe appuyé par les partis au pouvoir, pourrait empêcher le CEM de faire correctement son travail.
Protestation ou harcèlement?
Le CHB défend le droit de protester de tous les citoyens bulgares. Cependant, cela ne concerne pas une manifestation qui est plutôt un harcèlement par son essence et une tentative d'intimider et d'interférer, d'une manière inacceptable, avec le travail d'un organisme indépendant.
Le CHB appelle les médias et les ONG traitant de la liberté d'expression et des droits de l'homme, en Bulgarie et à l'étranger, de dénoncer cette pression sans précédent avant que de tels actes deviennent banalisés.
Le CHB appelle également les autorités bulgares à empêcher la pression des groupes pro-gouvernementaux sur la régulation des médias. La police devrait faire son travail pour s’assurer que le CEM puisse travailler d’une façon indépendante et ordonnée.