Du contenu indésiré peut non seulement apparaître dans les pages de résultats de votre recherche, mais peut aussi être suggéré dans la saisie automatique (Autofill) lorsque vous tapez votre recherche dans la barre de Google.
La Fondation d'Helsinki des droits de l'homme (FHDH) a récemment déposé une plainte contre Google et sa politique de confidentialité en ligne. À l'heure de rechercher son propre nom, le requérant s'est vu proposer des suggestions contenant des informations sensibles à son sujet dans le système de saisie automatique et dans les résultats de la recherche.
Un commentaire irrespectueux
Jan Novak (le nom a été changé pour cet article) est un fonctionnaire public bien connu au niveau local en raison de son travail. Il y a de cela quelques années, un journal populaire avait publié un article en ligne relatant une affaire liée à son travail. Sous l'article, un des lecteurs avait laissé un commentaire révélant des informations extrêmement personnelles rentrant donc dans le domaine de sa vie privée.
Le commentaire n'était en aucun cas en rapport avec le contenu de l'article et avec la vie professionnelle et la fonction publique du requérant. Un lien redirigeant vers ce commentaire allait bientôt devenir le résultat le plus populaire de la recherche du nom Jan Novak. En outre, tout en utilisant la saisie automatique ou l'option de "résultats similaires", les suggestions Google incluaient les informations personnelles contenues dans le dit commentaire.
Après que l'avocat de Jan Novak, qui travaille à la FHDH et a pris la défense de ce dernier bénévolement, a contacté le journal, la rédaction a accepté de supprimer le commentaire du site internet, et le lien n'apparaît désormais plus dans les résultats de la recherche sur le site.
Cependant, malgré la suppression de ce contenu du site internet, le moteur de recherche affichait toujours le commentaire à partir de cette source, pour les recherches incluant le nom de Jan Novak.
Google, encore sous le feu de la rampe
Ce n'est pas la première fois que la polémique fait rage en raison de résultats de recherche portant atteinte au droit à la vie privée. Dans une affaire célèbre en Espagne concernant le moteur de recherche Google, la Cour européenne de justice (CEJ) avait estimé dans son verdict que la protection de la vie privée et des données personnelles des individus pouvait, dans certains circonstances, justifier un ordre de suppression de certains sites internet des résultats de la recherche. Ce jugement renforce ce qu'on appelle le "droit à l'oubli".
L'affaire qui a été portée par la FHDH montre que d'autres contenus générés par les algorithmes du moteur de recherche, telle que la saisie automatique, peuvent également constituer une atteinte au droit à la vie privée.